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Le Rosaire de saint Dominique

Saint Dominique (1170 - 6 Aout 1221)

 

 

 

Saint Dominique, détail, Fra Angelico 15ème

aint Dominique de Guzman naquit dans la Vielle Castille. Sa mère, avant sa naissance, eut une vision étrange ; il lui sembla voir l'enfant qu'elle allait mettre au monde sous la forme d'un petit chien tenant un flambeau dans sa gueule et prêt à répandre le feu sur la terre. Son enfance fut marquée par plusieurs autres présages merveilleux.

Jeune étudiant, il vivait déjà comme un saint. Il avait chaque jour ses heures fixées pour la prière, et souvent il était ravi en Dieu. Il jeunait presque toujours, ne buvait jamais de vin, dormait fort peu et n'avait d'autre lit que le plancher de sa chambre. Un jour, ayant tout donné, il dit à une femme qui lui demandait de l'argent pour racheter son frère captif : " Je n'ai ni or ni argent ; mais prenez-moi et offrez-moi aux Maures en échange de votre frère". La proposition héroïque ne fut pas acceptée, mais Dominique en eut le mérite.

Dans une maladie très grave, causée par son travail et ses austérités, il fut guéri soudain par l'apparition de Saint Jacques le Majeur.

Dominique ayant dû venir en France avec son évêque, fut profondément touché du triste état auquel l'hérésie avait réduit les provinces du Midi et résolut de travailler dans ce pays au triomphe de la foi.

Le saint Rosaire, dans sa forme et la méthode dont on le récite à présent, a été donné par la très sainte Vierge à saint Dominique pour convertir les hérétiques albigeois et les pécheurs, en l'an 1214.

Saint Dominique, voyant que les crimes des hommes mettaient obstacle à la conversion des Albigeois, entra dans une forêt proche de Toulouse et y passa trois jours et trois nuits dans une continuelle oraison et pénitence ; il ne cessait de gémir, de pleurer et de se macérer le corps à coups de discipline, afin d'apaiser la colère de Dieu, de sorte qu'il tomba à demi mort.

 

 

 

Vierge à l'enfant Botticelli 15ème

 

La Sainte Vierge lui apparut, accompagnée de trois princesses du ciel et lui dit : "Sais-tu, mon cher Dominique, de quelle arme la Sainte Trinité s'est servie pour réformer le monde ? - O Madame, répondit-il, vous le savez mieux que moi, car après votre Fils Jésus-Christ vous avez été le principal instrument de notre salut." Elle ajouta: "Sache que la principale pièce de batterie a été le psautier angélique, qui est le fondement du Nouveau Testament ; c'est pourquoi, si tu veux gagner à Dieu ces cœurs endurcis, prêche mon psautier."

Le saint se leva tout consolé et, brûlant du zèle du salut de ces peuples, il entra dans l'église cathédrale ; incontinent les cloches sonnèrent par l'entremise des anges pour assembler les habitants, et au commencement de la prédication un orage effroyable s'éleva ; la terre trembla, le soleil s'obscurcit, les tonnerres et les éclairs redoublés firent pâlir et trembler tous les auditeurs ; et leur terreur augmenta quand ils virent une image de la Sainte Vierge exposée sur un lieu éminent, lever les bras par trois fois vers le ciel pour demander vengeance à Dieu contre eux, s'ils ne se convertissaient et ne recouraient à la protection de la sacrée Mère de Dieu.

Le ciel voulait augmenter, par ces prodiges, la nouvelle dévotion du saint Rosaire et la rendre plus fameuse.

L'orage cessa enfin par les prières de saint Dominique.

Il poursuivit son discours et expliqua avec tant de ferveur et de force l'excellence du saint Rosaire, que les Toulousains l'embrassèrent presque tous et renoncèrent presque tous à leurs erreurs, et l'on vit, en peu de temps, un grand changement de mœurs et de vie dans la ville.

 


 

Saint Dominique, image miraculeuse de Soriano (Calabre)

15 Septembre 1530, la peinture venue du Ciel

 

Plus tard, lorsque le saint était, un jour de Saint-Jean l'Évangéliste, à Notre-Dame de Paris, derrière le grand autel, dans une chapelle, pour se préparer à prêcher, en récitant le saint Rosaire, la Sainte Vierge lui apparut et lui dit : "Dominique, quoique ce que tu as préparé pour prêcher soit bon, voici pourtant un sermon bien meilleur que je t'apporte."

Saint Dominique reçoit de ses mains le livre où était ce sermon, le lit, le goûte et le comprend, en rend grâce à la Sainte Vierge. L'heure du sermon arrivé, il monte en chaire et, après n'avoir dit à la louange de saint Jean l'Évangéliste autre chose sinon qu'il avait mérité d'être le gardien de la Reine du ciel, il dit à toute l'assemblée des grands et des docteurs qui étaient venus l'entendre, qui étaient accoutumés à n'entendre que des discours curieux et polis, mais que, pour lui, il ne parlerait point dans les paroles savantes de la sagesse humaine, mais dans la simplicité et la force du Saint-Esprit. Alors saint Dominique leur prêcha le saint Rosaire et leur expliqua mot à mot, comme à des enfants, la Salutation angélique, en se servant des comparaisons fort simples qu'il avait lues dans le papier que lui avait donné la Sainte Vierge.

Lorsque saint Dominique prêchait la dévotion du Rosaire dans Carcassonne, un hérétique tournait en ridicule ses miracles et les 15 mystères du saint Rosaire, ce qui empêchait la conversion des hérétiques. Dieu, pour punir cet impie, permit à quinze mille démons d'entrer en son corps ; ses parents l'amenèrent au bienheureux Père pour le délivrer de ces malins esprits. Il se mit en oraison et exhorta toute la compagnie de réciter avec lui le Rosaire tout haut, et voilà qu'à chaque Ave Maria, la sainte Vierge faisait sortir cent démons du corps de cet hérétique en forme de charbons ardents. Après qu'il fut délivré, il abjura ses erreurs, se convertit et se fit enrôler en la confrérie du Rosaire avec plusieurs de son parti qui furent touchés de ce châtiment et de la vertu du Rosaire.

Parmi les miracles quotidiens que Dieu opérait en sa faveur, on rapporte que, dans ses voyages, la pluie tombait souvent autour de lui sans l'atteindre ; qu'un jour, son sac et ses livres, étant tombés dans une rivière, furent repêchés plusieurs jours après, sans il eut aucune trace d'eau.

Saint Dominique fit à un religieux de Cîteaux pour lequel il avait une vive affection la confidence suivante : «Je vous assure une chose que je n'ai jamais dite à personne et dont je vous prie de garder le secret jusqu'à la mort : c'est qu'en cette vie jamais le Seigneur ne m'a rien refusé de ce que je lui ai demandé. » - « Père, s'il en est ainsi - dit le moine - pourquoi ne demandez-vous pas que le maître Conrad, dont les frères désirent si vivement la possession, entre dans l'ordre ? » -

« Mon bon père, répondit Dominique, vous parlez là d'une chose bien difficile, mais, si vous voulez passer cette nuit à prier avec moi, j'ai confiance que le Sauveur nous fera cette grâce » ; et, après une nuit de prières, à la première heure du jour, maître Conrad vint frapper à la porte du monastère et, se jetant aux pieds de Dominique, lui demanda l'habit de son ordre.

Dominique fit le voyage de Rome pour obtenir l'approbation de l'Ordre des Frères-Prêcheurs. C'est là qu'il rencontra saint François d'Assise, et que ces deux grands saints de l'époque, qui étaient venus ensemble à Rome dans le même but, se reconnurent pour s'être vus en songe, s'embrassèrent comme deux frères et lièrent une amitié profonde qui dura jusqu'à la mort. Dominique opérait une multitude de miracles, ressuscitait les morts, et se disait : "le plus grand pêcheur de l'univers".

Saint Dominique et Notre Dame de France au Puy :

Saint Dominique vint plusieurs fois au Puy ; le bréviaire dominicain relate une apparition de la sainte Vierge au saint dans la cathédrale pour lui recommander le Rosaire. Saint Dominique fit établir un couvent au Puy dès 1221.

 source du texte : édité par nos soins.

 

Beato Angelico (1387-1455) Saint Dominique 


L'Apôtre infatigable, qui puisant dans la méditation des divins mystères et dans son immense amour pour la Vierge, la force contenue dans ses discours contre les hérétiques Albigeois, est reproduit par Angelico dans une attitude de profonde réflexion.
Il semble qu'ici le frère de Fiesole, ait communiqué sa propre paix à son ardent prédécesseur.
Le visage au profil calme et grave est délicatement posé sur une main, tandis que l'autre, transparente, retombe sur le livre. Comme dit un critique français, Schneider, "grave et serein est ce jeune visage au modelé pur que la vie extérieure n'a pas effleuré. Aucune ride sur ce front qui reflète la seule lumière du ciel".
Il a interrompu la lecture des souffrances de son Dieu et dans un effort intérieur, il en médite la profondeur et la signification.

 
Extrait de : Elda Simoni di Tomassi, Le Rosaire dans l'Art, Paris, Editions S.A.I.E., 1956, p.15
 
 
 


TESTAMENT DE SAINT DOMINIQUE
"Ayez la charité, gardez l'humilité,
 
"Possédez la pauvreté volontaire."

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Portrait de notre Père saint Dominique par la soeur Cécile.



" Sa taille était ordinaire, bien proportionnée, son corps fluet et agile, son visage beau, coloré, ses cheveux et sa barbe d'un blond assez vif ; de son front, entre ses sourcils, jaillissait une clarté radieuse qui attirait le respect et l'amour ; il était toujours joyeux, agréable, excepté quand il était ému de quelque affliction du prochain ; il avait les mains longues et belles, une voix noble et sonore; il avait sa couronne religieuse toute entière, parsemée seulement de quelques cheveux blanc. La main du Créateur avait elle-même ce corps délicat et l'avait enrichi de sa grâce, afin qu'il fût à l'Esprit-Saint un sanctuaire digne de ses dons et de ses opérations."

Le portrait que le bienheureux Jourdain trace du bienheureux père n'est pas moins attachant :

" Il y avait en lui, dit-il, une telle pureté de vie, un si grand mouvement de ferveur divine, un élan si impétueux vers Dieu, qu'il était vraiment un vase d'honneur et de grâce. Rien ne troublait jamais l'égalité de son âme, si ce n'est sa compassion pour les maux du prochain. La beauté et la joie de ses traits trahissaient sa sérénité intérieure, que n'obscurcissait jamais le moindre mouvement de colère ; sa bonté gagnait tous les cœurs ; à peine l'avait-on entrevu qu'on se sentait irrésistiblement entraîné vers lui ; il accueillait tout le monde dans le sein de sa charité ; aimant tous les hommes, il était aimé de tous ; il donnait la nuit à Dieu et le jour au prochain. Rien ne lui semblait plus naturel que de se réjouir avec ceux qui étaient dans la joie et de pleurer avec ceux qui pleuraient ; jamais, dans sa conduite, l'ombre du déguisement ; rien n'égalait la simplicité de son cœur. Qui atteindra jamais la vertu de cet homme ? Nous pouvons bien l'admirer, mais pouvoir ce qu'il a pu, reproduire ce qu'il a fait, n'appartient qu'à une grâce singulière, que Dieu ne donne qu'à ceux qu'il veut élever aux sommets de sa sainteté."


Père Marie-Etienne Vayssière O.P
" La dévotion à Saint Dominique"

 

 

Saint Dominique Luis Borrasssa,

peintre catalan, 1360-1425

Litanies de Saint-Dominique


1. Comme un chien de berger, Dominique a veillé,
Ramenant au sentier les brebis égarées,
Et sachant aboyer lorsque les loups rodaient.
Domini custos gregis.
2. Comme un flambeau sacré, Dominique a brûlé,
Consumé tout entier d'un feu de charité,
Qui faisait rayonner la sainte vérité.
O Lumen Ecclesiae.
3. Comme un lys au printemps, Dominique embaumait.
Répandant par sa vie un air de pureté.
Il rend grâces, en mourant, de sa virginité.
O Ebur castitatis.

4. Comme un pieux troubadour, Dominique a chanté.
Au chœur il entraînait du geste et de la voix;
En route il entonnait l'Ave Maris Stella.
Evanglii tuba.

5. Comme un orage en août, Dominique a pleuré,
Rugissant de douleur sur le sort des pécheurs.
À la messe il ne peut réprimer tous ses pleurs.
Animarum sitiens.

6. Comme un bon avocat, Dominique a prié,
Plaidant pour les pécheurs, gémissant, soupirant,
Tenant les bras en croix ; la nuit se flagellant.
Advocate gratiose.

7. Comme un gueux sur la route, Dominique a marché.
Sans provision, ni bourse, à pied, en vrai mendiant,
Son seul bagage était le Nouveau Testament.
O Vir Evangelice.

8. Comme au pressoir à vin, Dominique a peiné,
Foulant de ses pieds nus les routes et les sentiers,
Rougissant de son sang les pierres et les ronciers.
Rosa patientiae.

9. Comme un champion du vrai, Dominique a lutté.
Sachant argumenter comme on manie l'épée ;
Ses miracles achevaient l'assaut comme au mortier.
O Athleta Domini.


10. Comme on meurt pour son roi, Dominique aspirait
À mourir pour son Dieu, en témoin de la foi,
À répandre son sang pour s'unir à la Croix.
Martyrium cupiens.

11. Comme on sème le grain, Dominique a prêché.
Annonçant Jésus-Christ, en tout temps, en tout lieu ;
Il ne parlait jamais qu'avec Dieu, ou de Dieu.
Predicator gratiae.

12. Comme on sert un festin, Dominique enseignait ;
Rompant aux ignorants le pain de vérité ;
Nourrissant les esprits sans jamais les lasser.
O Doctor Veritatis.


13. Comme on offre des roses, Dominique a loué ;
Il a reçu du Ciel, pour célébrer sa Mère,
La prière fleurie : le trésor du Rosaire.
Susceptor Rosarii.

14. Comme vous, près de Dieu Dominique menez-nous.
Au combat de la foi, grand saint fortifiez-nous
Du Ciel éclairez-nous, intercédez pour nous
Ut tecum suscipiamur.  

 

 

 

 

Fra Angelico

 

Prière à Saint - Dominique

Vous qui à l'heure de votre mort, avez donné à tous ceux qui pleuraient l'espoir merveilleux que vous viendriez au secours de vos frères après votre mort, accomplissez, O Père, votre promesse et assistez-nous de vos prières !  

Vous qui avez si miraculeusement guéri tant de maladies du corps,guérissez les maux de notre esprit en obtenant pour nous la grâce du Christ. Accomplissez, O Père, votre promesse et assistez-nous de vos prières ! ...

Priez pour nous, Saint Père Dominique, afin que nous devenions dignes des promesses du Christ.

Prions : O Dieu qui avez voulu illuminer votre église par les mérites de l'enseignement de votre Saint confesseur Dominique, accordez que par son intercession aucun secours ne lui fasse défaut dans le temporel et qu'elle progresse sans cesse dans le spirituel. Par Jésus, le Christ Notre Seigneur.

Ainsi-soit-il

 

 


 

 

 

Icône grecque de 1221, église du Rosaire à Monte Mario (Rome).

 


Prière de Saint Dominique

 

Accordez-moi, Seigneur, une charité véritable,
un zèle brûlant d’obtenir le salut du prochain ;
afin que me dévouant de tout mon cœur
et de toutes mes forces à la conversion des pécheurs,
je devienne, en vérité, membre de Jésus-Christ
qui s’est offert entièrement à son Père,
pour être le Sauveur des hommes.
Ainsi soit-il.

 

 

 

 

 

 

L'Archange Gabriel

annonça à Marie